La société civile ivoirienne n’entend pas démordre, à moins de voir la situation socio-politique aller dans le sens de la paix et de la cohésion sociale et surtout voir le vécu des ivoiriens s’améliorer. A preuve, après l’opération ville morte qu’elle a lancée le 19 juillet dernier en vue de dénoncer les inégalités sociales, la cherté de la vie et l’injustice en terre ivoirienne, Pulchérie Gbalet, présidente de Alternative Citoyenne Ivoirienne (ACI) a annoncé, hier lundi 8 août 2022 au cours d’une rencontre avec la presse à son siège d’Abidjan-Cocody, une opération ville morte le 30 août 2022. « Par rapport à la cherté de la vie, rien de précis et de nouveau n’a été annoncé, de même sur le péage de l’autoroute de Grand Bassam. Par rapport à la réconciliation, nous notons un incroyable recul sur cette importante question qui implique la libération des prisonniers politiques, d’autant plus qu’elle a été au centre de plusieurs dialogues politiques. Eu égard à tout ce mépris évident pour nos revendications en faveur de la paix et contre la cherté de la vie, nous décrétons une journée ville morte le mardi 30 août 2022 suivie d’une marche éclatée le lundi 03 octobre 2022. », a déclaré Pulchérie Gbalet.
Analysant le discours à la nation du chef de l’Etat du 7 août 2022, la présidente de ACI s’est écœurée que ce 62ème anniversaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire placé sous le sceau du renforcement de la paix et la cohésion sociale n’ait été l’occasion pour l’exécutif d’apporter du baume au cœur des ivoiriens comme tous l’y attendaient en offrant la liberté à la quasi-totalité des prisonniers politiques.« …Tous les dialogues politiques ont intégré la libération des prisonniers politiques dans leurs recommandations, mais cette 62è célébration de l’indépendance a été placée sous le sceau du renforcement de la paix et de la cohésion sociale. Comment donc comprendre qu’il n’y ait que deux (2) prisonniers libérés ? », continue de s’interroger la leader de la société civile. S’agissant des mesures prises par le gouvernement en faveur des fonctionnaires ivoiriens, ACI dit prendre acte tout en espérant l’application effective desdites mesures. Toutefois, Pulchérie Gbalet et ses camarades de la société civile ont tenu à relever « que l’augmentation des salaires n’est pas indiciaire et les impôts sur le salaire n’ont pas été réduits, alors que la contribution nationale n’a plus sa raison d’être depuis la fin de la guerre. », a lancé Pulchérie Gbalet aux centrales syndicales ivoiriennes.
A cette rencontre, la native de Diégonéfla a dévoilé les raisons de son voyage sur le Mali et au retour duquel elle a été interpellée et maintenue en garde à vue pendant 24 heures à préfecture d’Abidjan. « Je suis allé au Mali pour me reposer et aussi pour un partage d’expérience avec la société civile du Mali. Donc une fois arrivée au Mali, il m’a semblé de savoir si les Ivoiriens vivant au Mali n’avaient pas de problème de cohésion sociale avec leurs tuteurs. C’est ainsi que j’ai demandé à rencontrer l’association des ivoiriens vivant au Mali. J’ai été reçu pat le président et son secrétaire général et ils m’ont assuré qu’il n’y a pas de problèmes entre eux et leurs tuteurs. S’agissant de l’affaire des 49 soldats ivoiriens détenus au Mali, nous avons écouté les autorités maliennes mais nous n’avons pas encore entendu les autorités ivoiriennes. Mais nous tenons à dire que les autorités maliennes sont dans de très bonnes dispositions pour qu’il y ait des négociations avec la partie ivoirienne. A preuve, depuis que les 49 militaires ont été arrêtés le 10 juillet, c’est seulement le 2 août qu’une instruction judiciaire a été ouverte… Ce que nous pouvons dire c’est que les 49 militaires se portent bien, ils ne sont pas maltraités. Nous sommes disposés à aider les deux partis et nous sommes convaincus qu’il y a beaucoup d’espoirs. », a conclu Pulchérie Gbalet.
Atebi Michel
