Réforme de la CEI, décrispation politique L’étau se resserre autour du régime

Pourquoi Ouattara est dos au mur

18 mois après un scrutin présidentiel boycotté et contesté par l’opposition, la Côte d’Ivoire retrouve progressivement l’accalmie. Une stabilité retrouvée en grande partie grâce aux efforts conjugués des principaux acteurs de l’opposition ivoirienne. En l’occurrence, Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo. Deux génies politiques de premier plan qui ont su donné un nouveau souffle à l’opposition ivoirienne, là où les détracteurs de celle-ci ne vendaient pas peau chère. Cependant, si jusque-là l’opposition s’est montrée moins bruyante et très méthodique, tout porte à croire que la peur a désormais changé de camp. En effet, comme l’usure, la stratégie de l’opposition significative ivoirienne est en train de faire ses effets sur le parti au pouvoir, le RHDP. Or, pour sauter le verrou de la méfiance, deux grand hommes sont parvenus à eux seuls à ‘’dynamiter’’ la stratégie du RHDP. Une stratégie conçue, selon des observateurs avertis de la scène politique, dans le seul but d’amener l’opposition à boycotter tout processus électoral. Que nenni !

La participation aux élections législatives de 2021 : le déclic

Au moment où bon nombre de militants de l’opposition appelait à un boycott des élections législatives de mars 2021, c’est le génie politique des leaders de l’opposition qui a encore une fois a sauvé la Côte d’Ivoire d’un probable chaos. Malgré un découpage contesté et une CEI et son président récusés par l’opposition, la bataille a été menée. Et, comme il fallait s’y attendre, en dépit de sa majorité à l’Assemblée nationale, le parti présidentiel a été défait et battu dans d’importantes communes du district d’Abidjan. C’est donc logiquement que les communes de Yopougon, Marcory, Plateau, Cocody, Port-Bouet sont revenues dans l’escarcelle de l’opposition. Avec ce premier pas, l’opposition ne va pas s’arrêter en si bon chemin. Au point où sa participation au dialogue politique ainsi que la validation des recommandations qui en sont sorties ont surpris plus d’un. Et pourtant, pour la paix, il fallait oser et épuiser toutes les cartes. Plus encore, les présidents Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo n’ont jamais rechigner à rencontrer le chef de file du RHDP. Des actes qui plus est témoignent de la grande maturité de l’opposition ivoirienne.  Du reste, même si le régime tarde à mettre en place le cadre de suivi du dialogue politique nul ne peut occulter le fait que l’opposition à jouer sa partition dans la marche vers réconciliation nationale. Désormais, les yeux sont rivés sur le parti au pouvoir le RHDP et son président le chef de l’Etat Alassane Ouattara. Aucune excuse ne saurait justifier le statut quo auquel nous assistons depuis plusieurs mois quant à l’application des recommandations du dialogue politique. Le moment est donc arrivé de reprendre les revendications de l’opposition là où elles ont été rangées. Du moins, si le RHDP veut sortir des slogans de la réconciliation, il doit songer à ne plus faire ombrage à la mise en place d’un cadre électoral consensuel et débarrassé de tout soupçon. Telle une corde à son coup, le parti présidentiel n’a plus droit à l’erreur et surtout n’a plus de raison de tergiverser. A la guerre comme à la guerre, sans tambour ni trompette, le PDCI-RDA et PPA-CI ont ainsi réussi à retourner la situation. En attendant les élections locales de 2023 qui avancent à grands pas, toutes les oreilles sont suspendues aux lèvres du chef de l’Etat Alassane Ouattara qui ne peut que marcher dans les sillons tracés par les présidents Bédié et Gbagbo. Quand son sait que le nouveau président de l’Assemblée nationale pour asseoir sa légitimité a bénéficié du soutien des députés de l’opposition.