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10 octobre 2024
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Oraison Funèbre à Bédié Koffi Marcelin – Niamien N’Goran : ‘’ que la terre de Pepressou que tu as tant aimée te sois légère.’’

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La disparition d’un homme ne lui ôte pas ses valeurs et actions menées ici-bas, dit-on. Ainsi, les grandes articulations de la vie de Feu Nanan Bédié Koffi Marcellin, à l’occasion de sa dernière messe ou messe de requiem, le samedi 4 Juin 2022 à la place publique de Pepressou, avant l’ultime séparation d’avec les siens, ont été présentées à la face de la nation et du monde. Une Oraison funèbre lue par le Vice-président du PDCI-RDA, Gnamien N’Goran, à travers laquelle, on sait de Feu Nanan Bédié Koffi Marcellin, qu’il a été un grand acteur de développement, un Chef au service et à l’écoute de ses administrés, un homme de foi chrétienne et un des pionniers du PDCI-RDA dans la région de l’IFFOU.

Monsieur, le président HENRI KONAN BEDIE, Madame et la grande famille Bédié ;

Monsieur, le Premier Ministre, chef du gouvernement ;

Mesdames et Messieurs, les Chefs d’institution ;

Mesdames et Messieurs, les Ministres ;

Mesdames et Messieurs, les Ambassadeurs ;

Nanan Atto Yapi 3, roi des N’gbogbo ;

Mesdames et Messieurs, les Elus ;

Mesdames et Messieurs, les Responsables et militants des partis politiques

Autorités administratives, religieuses et coutumières ;

Mesdames et Messieurs ;

Le 28 août 2021, le glas a sonné sur l’IFFOU et la nouvelle s’est répandue comme une trainée de poudre dans toute la Côte d’lvoire Nanan Bédié Koffi Marcellin, chef du village de Pepressou, le baobab de la tribu Nambè, vient de se coucher, endeuillant, une fois de plus, le Président Henri Konan Bédié, dont il était le frère aîné, la grande famille Bédié, les vaillantes populations des tribus Nambè et Belli et, au-delà, l’IFFOU et la Côte d’Ivoire entière.

Voici la troisième fois que le sort rend ce même devoir funeste dans la grande famille Bédié, avec le départ de Bédié Kouassi Paul, au royaume de lumière, en 2005, et de Maman Bédié KRA Madeleine, en 2015.

Aujourd’hui, nous sommes ici réunis en une assemblée nombreuse pour rendre un ultime hommage à Nanan BEDIE Koffi Marcellin.

Permettez-moi de saluer, en un seul geste de reconnaissance, toutes les illustres personnalités venues, des quatre coins de notre pays, et même de l’étranger, notamment du Ghana, pour exprimer leur compassion à la grande famille Bédié, aux tribus Nambè et Belli, aux populations de Daoukro et de l’IFFOU, avec à leur tête le Président Henri Konan Bédié.

Merci à tous de venir partager la douleur qui encore une fois, nous étreint et afflige, en particulier, la grande famille Bédié, notamment, nos mères et tantes rendues veuves par la mort cruelle si justement représentée par le squelette à la faux sans cœur. Ce sont ces situations tragiques qui commandent de rendre un culte au mort, à nos mânes à travers une oraison funèbre.

L’oraison ou l’éloge funèbre est, en effet, une orchestration de la dramaturgie solennelle de la mort, où se réélabore la rétrospective de la vie du défunt dans un double objectif. D’abord, ce rituel consiste à honorer la mémoire du défunt, en relayant les grandes étapes, les principaux traits de caractère, les qualités, bref ce que le regretté fut au quotidien dans son entourage. Ensuite, l’éloge funèbre est un réconfort pour surmonter le tragique de la finitude sans rivage des hommes.

Sous ce rapport, elle constitue pour la famille un moyen de faire son deuil, une étape ayant valeur de pas vers la guérison, vers l’apaisement de la douleur et des pleurs.

En effet, oublieux de sa destinée, l’homme est plus enclin à ensevelir la pensée de la mort qu’à enterrer les morts eux-mêmes.

Pour nous qui sommes venus pleurer Nanan Bédié Koffi Marcellin, l’oraison funèbre est l’occasion d’une prise de conscience collective de la nécessité de suspendre toute représentation mondaine, au profit de la révélation de notre existence, comme œuvre de construction d’un corps d’éternité échappant au néant qui le menace.

Mesdames et Messieurs, chers parents, frères et sœurs, c’est tout le sens de l’adage selon lequel, le roi est mort, que vive le roi ! Chaque roi est le maillon d’un processus continu qui assure la permanence des sociétés à travers la vie et les œuvres de chaque homme. Aussi est-il nécessaire de rappeler brièvement qui était Nanan Bédié Koffi Marcellin.

Nanan Bédié Koffi Marcellin était chef de la tribu Nambè.

Cette tribu couvre Benanou, Dadiékro I & II, Pepressou, Lékikro, LekiKouadiokro, Abokéné, Allokokro… C’est donc toutes ces populations que le sort cruel vient de rendre orphelines, en frappant de façon inattendue. Nanan BEDIE Koffi Marcellin est né de Klolou Bédié. Celui-ci était le fils de Tondo Klolou, roi des Nambè. La mère de Nanan Bédié Koffi Marcellin, Kouakou Akissi, dite Boa Kobla ou Kobla Blé, était la fille du roi des Belli. C’est dire que Nanan Bédié Koffi Marcellin est doublement petit-fils de roi, tant du côté de son père que du côté de sa génitrice. Il était ainsi assurément prédestiné à assumer les charges les plus hautes à la tête de l’une ou de l’autre tribu, celle des Nambè comme celle des Belli, deux tribus où la succession peut suivre à la fois la règle de la lignée utérine et celle de la lignée paternelle. Cette pratique se réfère à une tradition qui remonte à des temps immémoriaux.

Faisant donc partie de la lignée des ayants-droits, Nanan  Bédié Koffi Marcellin, après avoir secondé le chef du village, ABOUTOU Tanoh, et travaillé avec son successeur Nanan Ella AKA, accéda directement au siège de la chefferie du village de Pepressou, en raison de ses prédispositions naturelles à en assumer les charges. Nanan BEDIE Koffi Marcellin s’est acquitté de ses responsabilités à la pleine satisfaction des populations de Pepressou, de Daoukro et de tout l’Iffou. Il s’avéra le garant moral de sa société, le conseiller avisé de ses concitoyens.

Sur ce registre, il était toujours disponible pour répondre aux aspirations et aux préoccupations de ses compatriotes et spécialement à celles de son cadet. II fut un auxiliaire modèle, dévoué et constant de l’administration nationale, sans accrocs ni heurts, même dans les périodes difficiles qu’a traversé son frère, le Président Henri Konan Bédié.

Homme de foi, Nanan Bédié Koffi Marcellin était l’un des chefs chrétiens de sa paroisse. Il aimait recevoir fréquemment ces derniers, chez lui. Le chrétien qu’il était peut reposer en paix, car son vœu le plus cher de faire bâtir une église dans son village a été exaucé, grâce à la générosité de son frère, le Président Bédié.

Nanan Bédié Koffi Marcellin fut un agent de développement qui a œuvré pour le développement de Pepressou. L’augmentation de la capacité d’accueil de l’école, la construction du dispensaire, celles du château d’eau et du foyer des jeunes ont été réalisées sous son impulsion.

Pour son mérite personnel et pour les services rendus à la nation, nanan Bédié Koffi Marcellin a été élevé au grade de commandeur, dans l’ordre national, en 2017.

Il figure au nombre des grands planteurs de l’Iffou. A ce titre, il a contribué auprès de son ainé à la réalisation du grand campement de Bédiékro. A son actif, on compte de grandes plantations dans la région Abbey. Planteur prospère, il a été nominé à la prestigieuse coupe nationale du progrès et sacré vice lauréat régional en 1975. Nanan Bédié Koffi Marcellin fut, au plan politique, un fervent militant de base du PDCI-RDA. II a milité aux côtés de son grand frère, BEDIE KOUASSI PAUL qui, sous le poids de l’âge, lui demanda de prendre sa relève, en assumant successivement les fonctions de Président de comité de base, de Trésorier de section, puis, de Secrétaire général de section. Il convient de rappeler que Nanan Bédié Koffi Marcellin fait partie des quatre chefs qui ont œuvré à susciter et à encourager la candidature de M. Henri Konan Bédié à la députation en 1980. Il a ainsi contribué à fournir à son cadet le tremplin de son accession à la présidence de l’Assemblée nationale et, plus tard, à la magistrature suprême.

Homme de devoir, Nanan BEDIE Koffi Marcellin était ouvert aux diverses sollicitations des militants et de tous, en leur facilitant, en cas de besoin, I’accès au Président BEDIE.

Président BEDIE, Yako !

Yako à la grande famille BÉDIÉ

Yako au peuple du PDCI-RDA compatissant !

Yako à Pepressou, à Daoukro et à l’Iffou.

Notre Yako va également à la branche de la famille BEDIE qui a fait souche dans l’Indénié et qui est venue prendre sa part de deuil en témoignage de sa fidélité à son origine.

Nanan Bédié Koffi Marcellin, à l’occasion de tes obsèques, toute la Côte d’Ivoire, dans sa diversité est venue te rendre hommage.

Nous voulons, à cet instant d’adieu, dire merci à tous.

Sur cette place qui désormais, va demeurer dans notre mémoire collective et qui a vu la nation rassemblée autour de notre icône, Henri Konan Bédié, autour des populations de Pepressou et de L’Iffou, sous le regard bienveillant de nos ancêtres, ce site dis-je, mérite d’être baptisé, PLACE DES ANCETRES NAMBES, et nous prenons devant vous, avec l’autorisation du Président Henri Konan Bédié, l’engagement de saisir, le conseil municipal de Daoukro, pour baptiser ce site, PLACE DES ANCETRES NAMBES.

Que ce site symbole de paix et de rassemblement, puisse toujours bénéficier de la protection de nos ancêtres.

Par ailleurs, il faut rendre à César, ce qui appartient à César.

Monsieur le Président Henri Konan Bédié, lorsque vous traversez Pepressou, une voie digne de celles des grandes villes modernes, vous permet de vous rendre au nord en passant par Bouaké, à l’est en passant par Ettrokro et j’en passe. Vous Cette voie devrait être baptisée, Boulevard Henri Konan Bédié. Nanan Bédié Koffi Marcellin, comme un juste de cœur, tu es parti vivant et tu resteras vivant parmi les étoiles impérissables d’où tu veilleras en protecteur attentionné sur la grande famille BEDIE en continuant d’être, pour ton illustre frère, le conseiller attentif que tu as toujours été.

Comme Marthe de Bethany de l’Evangile, nous appelons, sur toi Nanan BEDIE Koffi Marcellin, la parole de résurrection promise à tous les hommes à la fin des temps. Ce n’est donc, Nanan, qu’un au revoir que nous te disons en ce moment de l’ultime séparation. Que sous ton bienveillant regard, chacun de ceux qui sont venus te rendre un dernier hommage, regagne en toute sécurité sa demeure.

Ton bienveillant Adieu, Nanan, que la terre de Pepressou que tu as tant aimée te sois légère.

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