Plus les jours passent, plus la situation entre la Côte d’Ivoire et le Mali s’enlise. Par communiqués interposés, ces deux Etats se renvoient dos-à-dos les responsabilités et tout porte à croire que la perspective d’un règlement diplomatique se compliquait. Du moins, avant la dernière intervention du SG de l’ONU. Lequel dans une interview accordée aux confrères France 24 et RFI le dimanche 18 septembre 2022 a annoncé qu’il rencontrerait la délégation malienne présente à New-York pour prendre part à la 77ème session de l’ONU, pour aborder la situation des 46 soldats ivoiriens détenus au Mali. Quelques jours avant, dans un communiqué, le Mali a estimé que le gouvernement ivoirien « vient de se dédire ». En effet, selon le communiqué de Bamako, lors de la libération de trois soldates, sur les 49 arrêtés, la Côte d’Ivoire avait implicitement reconnu « des manquements et des incompréhensions » dans les procédures suivies. Une rhétorique qui selon Bamako est un aveu. Non sans affirmer qu’il s’agit d’un « revirement » l’accusation de « prise d’otages » portée par la Côte d’Ivoire.
Dans cette grisaille et surtout face au statut quo, l’ONU a enfin décidé de prendre les choses en main. C’est d’ailleurs ce qui explique la dernière sortie d’Antonio Guterres. Qui a affirmé être en contact permanent avec les autorités maliennes. « Je vais recevoir la délégation du Mali. Pour moi, c’est une chose qui est importante. Il faut résoudre ce problème », a répondu le Secrétaire général de l’ONU.
Pour rappel, le 14 septembre dernier, le Conseil national de Sécurité (CNS), présidé par le président Alassane Ouattara, a exigé de nouveau la libération, sans délai, des 46 soldats ivoiriens détenus depuis le 10 juillet 2022, après leur interpellation à leur arrivée à l’aéroport de Bamako, alors que, selon le gouvernement, ils étaient en déploiement en qualité de 8ème détachement de l’Élément de soutien national au sein de la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali (MINUSMA). Une déclaration qui n’a pas été du goût de la junte malienne qui aussitôt est montée au créneau.
Souleymane Traoré