Un nouveau rapport montre que l’insécurité alimentaire demeure préoccupante pour les populations démunies des villes d’Afrique sub-saharienne suite à la pandémie. Publié par le Programme des Nations Unies pour les établissements humains (UNHABITAT) et le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations Unies, le rapport – met en évidence les vulnérabilités urbaines et l’insécurité alimentaire dans le contexte de la pandémie de Covid-19, révélant que les personnes démunies des zones urbaines d’Afrique subsaharienne ont été touchées de manière disproportionnée. L’analyse révèle que les personnes démunies vivant en milieu urbain dépendent souvent de l’économie informelle, vivent dans des quartiers surpeuplés et ont un accès limité aux services sociaux de base, notamment l’eau, l’assainissement et la santé, ainsi qu’aux filets de sécurité sociale formels. En outre, les moyens de subsistance urbains en Afrique subsaharienne sont moins diversifiés, irréguliers, instables et essentiellement informels et dépendent davantage des marchés et de l’économie monétaire. Dans ce contexte, la perte de revenus, combinée à la flambée des prix due aux mesures d’endiguement de la Covid-19, et la fermeture des marchés informels sur lesquels les pauvres des villes comptent pour la majeure partie de leurs approvisionnements alimentaires, ont tous entamé leur capacité à accéder à des aliments nutritifs. Si la pandémie a touché tous les segments de la société, les populations urbaines défavorisées vivant dans des bidonvilles et des établissements informels, qui représentent plus de 60 % de la population totale d’Afrique subsaharienne, ont été particulièrement touchés, avec plus de 90 % des cas de Covid-19 enregistrés dans les villes. Environ 68,1 millions de femmes, d’hommes et d’enfants des zones urbaines d’Afrique subsaharienne étaient à risque d’insécurité alimentaire aiguë en 2020. Ce chiffre comprend 22 millions de personnes en Afrique centrale, 16 millions en Afrique de l’Ouest, 15,7 millions en Afrique de l’Est et 14,4 millions en Afrique australe, soit 15 % de l’ensemble des populations urbaines de la région.
Jules César Yao