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10 octobre 2024
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Discours à la nation du 6 août/ Ouattara ruine les espoirs de l’apaisement

La marche vers réconciliation nationale est encore hypothétique. Et le discours du Chef de l’Etat Alassane Ouattara, le 6 août 2022, à la veille des festivités de l’An 62 achève de convaincre que le fossé est encore grand entre le régime et l’opposition. En effet, l’on n’a pu déceler de véritables signes d’apaisement dans ce discours à la nation qui n’est pas loin de ceux des dix dernières années. Ruinant ainsi les immenses espoirs suscités après la rencontre historique entre les présidents Ouattara-Bédié et Gbagbo du jeudi 14 juillet dernier. En un mot comme en mille, les principales attentes de l’opposition et de la classe politique n’ont pas trouvé un écho favorable. Une situation qui laisse clairement entrevoir que la description amorcée ces derniers mois pourraient prendre du plomb dans l’aile.
Et pourtant, depuis le mois d’août 2021, le président Bédié tirait la sonnette d’alarme après une élection présidentielle contestée en 2020. Un appel à la prise de décisions allant dans le sens de la cohésion et de la réconciliation réitéré encore une fois dans ce mois d’août 2022. Au moment où toute la classe politique s’attendait à des décisions vigoureuses allant dans le sens de l’apaisement, le régime a encore une fois servi un menu fretin. Faut-il en rire ou en pleurer ?
Ce qui est évident, c’est que pour une fois, la communauté nationale et internationale est témoin oculaire des efforts et des sacrifices consentis par l’opposition. Notamment, le soutien à la candidature d’Adama Bictogo au poste de président de l’Assemblée nationale et la rencontre sans condition avec le Chef de l’Etat Alassane Ouattara et la participation à l’élection législative du 6 mars 2021. Autant d’actions et surtout une rencontre hautement saluée par la population qui y voyait les signes incontestables d’une décrispation sur la scène politique.
Certes, c’est le président Alassane Ouattara qui décide, mais la non prise en compte des attentes de l’opposition dans le discours à la nation du 6 août dernier traduit à tout point de vue que le parti au pouvoir et l’opposition ne sont pas sur la même longueur d’onde.
L’audit de la liste électorale, la réforme totale de la CEI, deux sujets cruciaux rangés dans les placards. Pire, là où l’on attendait une mesure pour la libération des prisonniers politiques seuls deux ex-militaires ont bénéficié d’une mise en liberté. En l’occurrence le vice-amiral Vagba Faussignaux et le commandant Jean Noel Abéhi. Une moisson bien et en déça des attentes qui mérite pour autant d’être saluée. Par ailleurs, l’on se demande le choix de la grâce présidentiel pour l’ex-président Laurent Gbagbo là où ses partisans s’attendaient à une mesure d’amnistie.
En définitive, si le chef de l’Etat a annoncé des mesures en faveurs des fonctionnaires et agents de l’Etat n’empêche que des sujets comme la gratuité des CNI et la réduction ou la suppression des coûts des péages comme les questions d’ordre politique ont laissé les Ivoiriens sur leur fain.
Souleymane Traoré

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