La pluie a, hélas, encore une fois tué en Côte d’Ivoire. Et pourtant, depuis plusieurs jours, une vaste campagne de sensibilisation est menée à l’effet de déguerpir les zones à risque. Un échec qui traduit à tout point de vue l’impuissance du gouvernement ivoirien à assurer la sécurité sanitaire des ivoiriens. Car une chose est de sensibiliser mais une autre est le suivi de la décision. C’est justement là où le bât blesse. Puisque, comme chaque année, l’on assiste à la diffusion de slogans sans pour autant parvenir à résorber cette épineuse question de ‘’colonisation’’ des sites à risque.
Face à cette situation alarmante, des décisions courageuses s’imposent aux pouvoirs publics qui semblent marcher sur des œufs. Au cas échéant rien et absolument ne saurait expliquer ces morts en cascades après chaque pluie diluvienne. Où allons-nous finalement ? De toute évidence, c’est l’interrogation majeure qui taraude à l’esprit du citoyen lambda.
Si tant est qu’avant les pluies diluviennes l’on n’a pas été en mesure de déguerpir et recasser les populations des zones à risques, nous ne pouvons qu’assumer collectivement cette tragédie. Et dire que la Côte d’Ivoire est aux portes de l’émergence. Même si l’on peut concéder le fait que dans les pays les plus développés le phénomène des ghettos existent, il n’en demeure pas moins qu’ici la situation va de mal en pire.
Les Ivoiriens ne méritent pas ce décompte macabre auquel ils semblent s’accoutumer à chaque saison de pluie. Des vies humaines qu’on aurait pu sauver. Hélas ! Mille fois hélas ! A quand la fin de cet exercice mortuaire funeste qui tend à s’ériger en norme ?
Si la responsabilité du gouvernement n’est pas à occulter, force est de reconnaitre que les populations elles même se mettent en danger en décidant de ‘’coloniser’’ ces espaces à risque. Que gagnent-t-elles à mettre continuellement leurs vies et celles de leurs rejetons en danger de mort ou, à tout le moins, en sursis ? Autant de questions qui montrent que le mal est profond et qu’il convient de l’attaquer à la racine. Pour tout dire, le ver est dans fruit.
En effet, on peut élaborer toutes les grandes théories et stratégies, mais si l’on ignore la source du mal, le remède proposer ne pourra pas produire de résultats escomptés. Comme en témoigne d’ailleurs la multiplication, sans effets, des plans ORSEC.
L’heure n’est plus aux lamentations, aux hésitations ou aux politiques hasardeuse. Le gouvernement dispose de tous les moyens pour mettre fin à ce qui s’apparente à une fatalité et qui malencontreusement n’en pas une. On peut sortir de ce bourbier de morts suite à la pluie si et seulement chacun joue le rôle qui est le sien.
Pour l’heure, comme chaque année, le deuil est incommensurable.