Le ministre Siandou parle et s’enfonce
Le projet de la valorisation touristique de la Réserve naturelle de Dahliafleur tel que souhaité par le ministre du Tourisme, Siandou Fofana continue de susciter des inquiétudes au sein des observateurs avertis de la question de l’environnement. Dans un communiqué qu’il a signé sur cette question, nombreux sont ceux qui estiment que le ministre en charge du Tourisme, tout en essayant de s’expliquer, s’est plutôt enfoncé davantage. En effet, dans ce communiqué, le Ministre Siandou indique que « dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie Sublime Côte d’Ivoire et conformément aux priorités du Programme Cadre de Gestion des Aires Protégées de Côte d’Ivoire, le Ministère du Tourisme envisage la mise en œuvre d’un Projet d’aménagement et de valorisation touristique de la Réserve naturelle Dalhiafleur ». Poursuivant, il fait remarquer que « C’est un projet écologique et intégré à la nature qui vise essentiellement la mise en valeur touristique du site en y intégrant intelligemment des modules écologiques qui contribueront à donner une vie à la Réserve et à la protéger de la pression urbaine ». Plus loin, il évoque « qu’à terme, il est attendu de ce projet la mise en place d’un Complexe qui devrait intégrer un réceptif écologique, un parc animalier, un circuit d’écotourisme, une Maison de l’Environnement et des sites de loisirs ». Le ministre Siandou Fofana dit encore que « Le projet est conçu pour être réalisé en tenant compte des principes fondamentaux du Développement Durable en rapport avec le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable, l’Office ivoirien des Parcs et Réserves, l’Agence Nationale De l’Environnement ainsi que toutes les autres parties prenantes ». Cependant, la question qui mérite d’être soulevée est de savoir si le promoteur de ‘’Sublime Côte d’Ivoire’’ se préoccupe effectivement de la préservation de l’environnement avec l’avancée sérieuse de la désertification avec ses conséquences. Puisque mettre en œuvre un tel projet nécessite en à point douter la destruction d’une bonne partie de la forêt dans cette zone convoitée. Aussi sait-on que la désertification n’est pas l’avancée des déserts, bien qu’elle puisse inclure l’empiètement des dunes de sable sur les terres. Selon les experts, la désertification se produit lorsque l’on supprime le couvert forestier et végétal qui sert de liant au sol. Elle se produit lorsque l’on coupe les arbres et les buissons pour en faire du bois de feu ou de construction, ou pour nettoyer des terres en vue de les mettre en culture. Elle se produit lorsque les animaux dévorent les herbages et provoquent, avec leurs sabots, l’érosion des terres arables. Elle se produit lorsqu’une exploitation intensive provoque l’épuisement des éléments nutritifs du sol. L’érosion éolienne et hydrique aggrave les dégâts, emportant la couche superficielle du sol et laissant derrière elle un mélange très peu fertile de poussière et de sable. Ce sont ces facteurs conjugués qui transforment des terres dégradées en désert. Et le ministre en charge du Tourisme doit certainement le savoir même s’il essaie de minimiser la portée de l’article du confrère qu’il juge « n’est pas suffisamment documenté ». Bien que le Ministère du Tourisme se dit être « solidaire de l’inquiétude des populations, quant à la préservation des différents Parcs nationaux et Réserves naturelles de notre pays », force est de reconnaitre qu’il peut se tromper et revenir à la raison.