Processus électoral: Voici les 2 grands obstacles à surmonter

La réforme de la CEI et l’audit de la liste électoral encore à l’ordre du jour

Les joutes électorales à venir, à savoir les municipales et régionales de 2023, et partant, la présidentielle de 2025 avancent à grands pas et rien n’indique que le scénario d’octobre 2020 est loin derrière nous. A moins que le régime ne traduise effectivement en actes, les attentes de l’opposition pour la bonne tenue du processus électoral. Des exigences qui ne sont autres que la dissolution de la Commission Electorale Indépendante(CEI) et la mise en place d’un organe électoral consensuel, indépendant et impartial, capable d’organiser des élections justes, transparentes et crédibles ainsi que l’audit international de la liste électorale issue de l’enrôlement de Juin-juillet 2020. Si jusque-là l’opposition est restée patiente quant à la mise en route de ces exigences, le régime lui, à y voir de près, semble ne pas être résolu à faire changer les choses. A preuve, au moment où les partis de l’opposition s’attendent à la réforme de la CEI, comme exigé par la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, l’institution a annoncé le renouvellement des Commissions électorales des représentations diplomatiques (CERD) ivoiriennes à l’étranger de l’institution. Avec la date du lundi 16 Mai 2022 comme délai butoir pour toutes les formations politiques pour transmettre les listes de leurs représentants à la CEI centrale.

Pourquoi la réforme de la CEI s’impose

Avec le chapitre de désolation qu’ont connu les Ivoiriens en 2020, on comprend pourquoi la réforme de la CEI s’impose l’orée de ces joutes électorales combien importantes pour la nation ivoirienne. Car, en réalité, c’est l’absence de consensus de l’opposition et du régime sur la crédibilité de la Commission Electorale Indépendante qui a conduit l’opposition à se retirer du scrutin et à appeler à la désobéissance civile. A preuve, le projet de loi pour la mise en place d’une nouvelle Commission électorale en Côte d’Ivoire, avait été déploré l’opposition, « ne va pas dans le sens de la préparation d’élections apaisées en 2020 ». Cette commission devait comprendre 15 membres, contre 17 auparavant : un représentant du président de la République, un du ministre de l’Intérieur, six de la société civile, six des partis politiques équitablement répartis entre le pouvoir et l’opposition, et un représentant du Conseil supérieur de la magistrature. La Cour africaine des droits de l’Homme et des Peuples, de son côté, avait rendu en 2020 un arrêt jugeant l’ancienne CEI déséquilibrée et enjoignant le gouvernement ivoirien de changer sa composition. Du reste, avec ce qui s’est passé en 2010 avec la crise postélectorale qui a causé 3.000 morts et des centaines de décès enregistrés en 2020, la crédibilité de la CEI s’avère quasi cruciale en vue de la présidentielle de 2025 qui s’annonce à grands pas. Et les Ivoiriens, eux ne veulent que la paix, donc un scrutin apaisé.